Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

accident nucléaire - Page 2

  • Fukushima : le coût de la décontamination multiplié par deux

    Les plus récentes estimations du coût des dégâts liés à la catastrophe de Fukushima multiplient par deux celles présentées jusqu'à présent. Il faudra trouver 21.500 milliards de yens (177 milliards d'euros) pour démanteler la centrale, dédommager les riverains et remettre en état les zones contaminées. Le groupe Tepco qui est le propriétaire de la centrale est en faillite virtuelle, ne pouvant trouver une telle somme. Selon le principe "trop gros pour être en faillite" (Too big to fail en anglais), c'est l'état japonais, et à travers lui les consommateurs et les contribuables, qui assure les financements nécessaires. Tepco devrait, quant à lui, rembourser l'état plus tard ... (ou jamais)

    Ces estimations ne sont que provisoires, et pourraient encore être réévaluée dans l'avenir Le ministère japonais de l'industrie estime qu'il faudra  30 à 40 ans pour récupérer le combustible fondu dans trois unités et dépolluer les lieux. De nombreuses difficultés pourraient être mises en évidence dans ce délai très long, entrainant un nouveau surcoût.

    Voici des extraits d'un article de la Tribune de Genève sur ce sujet :

    Lire la suite

  • Accident nucléaire grave : la France n’est pas prête

    Le 26 avril 1986, un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, au nord de l'Ukraine, explose, provoquant la plus grave catastrophe nucléaire de l’Histoire. Durant plus d’une semaine, les éléments radioactifs se répandent dans l’atmosphère suivant la direction des vents, dans l'environnement proche, puis dans toute l'Europe. 

    30 ans plus tard, toutes les conséquences de cette tragédie ne sont pas tirées. Depuis, il y a pourtant eu la catastrophe de Fukushima, démontrant que le pire n'est jamais anticipé. En France les centrales nucléaires sont nombreuses et vieillissantes. Plutôt que les arrêter dès que possible, le gouvernement veut prolonger leur durée de vie. Le danger deviendrait encore plus important sur des installations qui dépasseraient le nombre d'années de service pour lequel elles ont été conçues.

    Voici ce que préconise dès aujourd'hui l'Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information (ANCCLI )

    Lire la suite

  • En 2014, EDF a passé sous silence un "incident" grave à Fessenheim

    Communiqué de "Sortir du Nucléaire"

    En avril 2014, une succession d’"incidents" inquiétants, conduisant à la mise à l’arrêt de la centrale, s’est déroulée à Fessenheim dans un silence médiatique quasi total. Il a fallu attendre presque deux ans pour que cet événement révélateur de problème de sûreté criants sorte de l’ombre, la presse allemande s’en étant saisi.

    Une succession de dysfonctionnements inquiétants

    bc8c9aad4e4cbee6f229e663f7631a70.jpgLe 9 avril 2014, des agents chargés de remplir un réservoir l’ont laissé déborder. 3 m3 d’eau se sont alors déversés dans les étages inférieurs, aspergeant des armoires électriques et provoquant un court-circuit. Ce court-circuit a bloqué les systèmes de contrôle et obligé EDF à arrêter le réacteur en urgence. EDF n’a pas pu recourir aux mécanismes habituels, qui étaient apparemment indisponibles en raison des défauts électriques. Sans doute pour ne pas fragiliser la cuve, il n’a pas été envisagé de procéder à un arrêt brutal en laissant retomber automatiquement les barres de commande. EDF a donc été contraint d’arrêter le réacteur en injectant massivement dans l’eau de refroidissement du bore, substance qui a la capacité de freiner les réactions en chaîne.

    Lire la suite

  • Tirer les leçons de l'expérience

    Après les catastrophes nucléaires majeures qui se sont produites (notamment à Tchernobyl et à Fukushima), on était en droit d'attendre que des leçons soient tirées afin de mieux protéger les populations environnantes.

    Cela a été en partie le cas, avec en particulier des préconisations nouvelles pour les centrales en exploitation (postes de commande et installations de secours devant résister à un accident). Ces mesures ont entrainé un surcoût très important pour EDF, avec un sérieux recul du mythe de l'électricité d'origine nucléaire bon marché.

    Du côté de la protection médicale des populations, il n'y a pas de changement majeur. La distribution de comprimés d'iode reste de mise, ceux-ci protégeant d'un cancer de la thyroïde, quand ils sont pris avant une contamination. Et c'est là que le bât blesse, car cette distribution se limite à un rayon de 10 Km autour des centrales.

    Une nouvelle campagne est en cours, car l'iode se périme au bout de 7 ans, et la dernière distribution remonte à 2009. Toutes les personnes habitant dans un rayon de 10 Km de la centrale de Chooz sont donc invitées à retirer leurs comprimés d'iode en pharmacie.

    Lire la suite

  • Le programme de recherche Tchernobyl + Fukushima

    Si les dangers du nucléaire sont communément admis, peu d'études de terrain ont mesuré les conséquences à court et à long terme d'une contamination radioactive. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont  malheureusement rendu possibles des telles études en dehors de laboratoires.

    Le siège du programme de recherche  Tchernobyl + Fukushima (CFRI) se trouve à l’Université de Caroline du Sud, à Columbia. Les recherches ont commencé officiellement en Ukraine en 2000, et à Fukushima en juillet 2011. À ce jour, le groupe a mené plus de 30 expéditions de recherche à Tchernobyl et 10 expéditions à Fukushima.

    À Tchernobyl comme à Fukushima, les accidents nucléaires ont émis d’énormes quantités d’éléments radioactifs qui ont été dispersés par les conditions météo dominantes à l’échelle du paysage. Quelque 200 000  km2  (Tchernobyl) et 15 000 km2 (Fukushima) ont été lourdement contaminés. Les matériaux radioactifs ne se sont pas dispersés de manière uniforme et ont créé une mosaïque de micro-habitats « chauds » et « froids » disséminés sur toute la région. Ce patchwork radioactif nous a donné une opportunité unique d’observer les effets génétiques, écologiques et les effets liés à l’évolution avec beaucoup de détail et de répétition et donc une grande rigueur scientifique, qui ne serait pas possible en laboratoire ou avec des études de terrain traditionnelles, souvent soumises aux contraintes d’une gamme limitée et plutôt peu naturelle d’hétérogénéité environnementale. Ceci est un aspect important car on peut présumer que les interactions entre les facteurs environnementaux naturels et les contaminants radioactifs jouent probablement un rôle déterminant dans les conséquences biologiques des catastrophes en question. Il est donc indispensable que les études sur les effets des radiations soient menées dans la nature, à l’échelle des régions. Les études portant sur les seules populations humaines présentent de nombreuses contraintes qui limitent leur utilité quand il s’agit d’essayer de comprendre les conséquences à long terme des radiations.

    fukucata1.jpg

    (...)

    Voici les points essentiels des recherches publiées par le programme de recherche de Tchernobyl + Fukushima :

    • La taille des populations et le nombre d’espèces (c’est-à-dire la biodiversité) d’oiseaux, mammifères, insectes et araignées sont nettement inférieures dans les zones hautement contaminées de Tchernobyl.

    • Chez de nombreux oiseaux et petits mammifères, la durée de vie et la fertilité sont réduites dans les zones de forte contamination.

    • À Fukushima, seuls les oiseaux, les papillons et les cigales ont connu un déclin significatif durant le premier été suivant l’accident. Les autres groupes n’avaient pas souffert d’effets négatifs. Les efforts continuent pour repérer les changements qui pourraient affecter ces populations au fil du temps.

    • On observe une grande variabilité chez les différentes espèces quant à leur sensibilité aux radionucléides. Quelques espèces ne sont pas affectées et certaines semblent même augmenter en nombre dans les zones fortement contaminées à Tchernobyl comme à Fukushima. Ceci est dû, on peut le présumer, à la disparition de la concurrence (donc davantage de nourriture et d’habitat disponible), à la réduction du nombre des prédateurs et peut-être à une adaptation aux effets des radiations.

    • Beaucoup d’espèces montrent des signes de dommages génétiques suite à une exposition aiguë ; les différences observées entre Tchernobyl et Fukushima suggèrent que certaines espèces pourraient montrer les conséquences d’une accumulation de mutations sur plusieurs générations.

    • Certains individus et espèces ne montrent aucune évidence de dommage génétique lié à l’exposition aux radiations et certains montrent même des signes d’adaptation évolutive aux effets des radiations grâce à une augmentation de l’activité antioxydante qui peut offrir une protection contre les radiations ionisantes.

    • Les espèces d’oiseaux les plus susceptibles de connaître une réduction de leur nombre à cause des radiations sont celles qui historiquement ont vu une augmentation de leur taux de mutation pour d’autres raisons, liées peut-être à la capacité de réparation de leur ADN ou au déclin de leurs défenses contre le stress oxydant.

    • Les effets délétères de l’exposition aux radiations observés chez les populations naturelles de Tchernobyl comprennent une augmentation des taux de cataractes, de tumeurs, d’anomalies de croissance, des déformations des spermatozoïdes, des cas de stérilité et d’albinisme.

    • Le développement neurologique est lui aussi affecté comme le prouve une réduction de la taille du cerveau chez les oiseaux et les rongeurs ; des répercussions sur les capacités cognitives et les taux de survie ont également été démontrées chez les oiseaux.

    • À Fukushima, les premiers signes d’anomalies du développement ont été observés chez les oiseaux en 2013, mais on n’a pas encore mis en évidence de dommages génétiques importants chez les oiseaux et les rongeurs.

    • La croissance des arbres et la décomposition microbienne dans le sol sont également ralenties dans les zones fortement contaminées par les radiations.

    pissenlit-mutant.jpg

    Pissenlits mutants à Fukushima (Photo de Timothy Mousseau)

    En résumé, ces résultats démontrent clairement que ces catastrophes nucléaires ont eu des conséquences à l’échelle de l’environnement  sur les individus, les populations et les écosystèmes ; nombreux sont les exemples d’anomalies du développement et de difformités qui contribuent probablement à la réduction de l’abondance et de la biodiversité observée dans les régions radioactives de Tchernobyl et de Fukushima. Ces résultats s’opposent nettement à l’optimisme des affirmations sans preuves avancées par le Forum de Tchernobyl (ONU) et les membres du Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des radiations (UNSCEAR). Les études devront être poursuivies pour déterminer non seulement le temps d’adaptation des populations et des communautés à cette perturbation, mais aussi si ces régions seront un jour à nouveau habitables et si oui, à partir de quand.

  • Accident nucléaire majeur : l'Etat a (enfin ?) un plan

    Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui dépend du premier ministre vient publier un" plan national de réponse accident radiologique ou nucléaire majeur".

    Il existait bien divers plans en cas d'accident nucléaire, mais ils se limitaient à l'installation nucléaire 1406254_accid-nucl.jpgelle-même ou à une zone de 10 Km autour de cette unité. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ont  malheureusement démontré que les conséquences d'un accident nucléaires allaient bien au-delà de cette limite de 10 Km, et qu'elles touchaient des territoires très vastes pour des durées très longues.

    Les auteurs du plan ont manifestement une orientation pro-nucléaire, ils qualifient de très improbables des accidents graves, alors qu'en quelques années on a connu Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, sans compter les situations rattrapées d'extrême justesse, comme à la centrale du Blayais (Gironde), fin 1999 .

    Les autorités ne peuvent plus fermer les yeux, elles ont fait renforcer la sécurité sur les installations pour quelques milliards d'euros, et sortent maintenant ce plan. (lien vers le plan et sa synthèse)

    Cela fait un peu froid dans le dos de penser que l'on a vécu des dizaines d'années dans la dénégation d'un accident majeur. Pour mémoire, L'An Vert réclame depuis très longtemps des mesures de protection étendues, en particulier pour les Ardennes (voir nos articles de 2007, de 2009, de 2010, de 2011 et de 2012. Certains articles anciens ont perdu leur illustration initiale, mais gardent leur pertinence de "lanceur d'alerte"... dans le désert! ).

    Pour fin 2014, ce plan devrait être décliné au niveau départemental. Les Vouzinois auront alors à ce moment connaissance des consignes à suivre en cas d'accident majeur à Chooz ou ailleurs (iode ou pas iode, quand et comment s'en procurer, se réfugier à quel endroit , se protéger de quelle manière,...).

    Comme dit la conclusion de la synthèse" ce plan doit être connu du plus grand nombre afin d'optimiser son efficacité dans le cas où il serait déclenché". Rassurons les services de l'Etat dans le département, ils peuvent déjà compter sur nous pour la diffusion des informations. Mais nous accepterons volontiers un petit coup de main de leur part.

    plan_national_de_reponse_accident_nucleaire.jpg

  • Le déni du gouvernement japonais à Fukushima

     Communiqué de Greenpeace

    Pas un jour ne passe, depuis le 11 mars 2011, sans qu’un nouvel incident, une nouvelle fuite, un nouveau pic de radioactivité ou un nouveau risque ne soit détecté à la centrale accidentée de Fukushima Daiichi.
    Malgré la volonté de TEPCO d’étouffer les dossiers, (voir l’article du Point : Fukushima, les silences coupables de Tepco ), les informations parviennent, parfois avec un terrible retard.

     

    Manifestement agacé par la non-gestion de la catastrophe par l’opérateur de la centrale, mardi 3 septembre, le premier ministre japonais a promis de mettre en œuvre “rapidement” un plan d’action de 47 milliards de Yen (360 millions d’euros) pour “résoudre de façon radicale les ennuis à Fukushima”. Le gouvernement japonais avait déjà réagi le 7 août dernier ( voir notre article Le Japon doit reprendre le contrôle de la catastrophe de Fukushima ).
    Le gouvernement a ainsi annoncé qu’il allait allouer un budget consacré à la recherche et au développement de solutions techniques.

    Ce budget est constitué de fonds publics, donc de la contribution de contribuables japonais, qui paient et prennent ainsi la responsabilité que les industriels du nucléaire n’assument pas.

    En février 2013 un rapport de Greenpeace International, détaillait comment les graves lacunes de la réglementation nucléaire mondiale laissent aux institutions et aux contribuables la responsabilités de payer les coûts d’un accident nucléaire. L’annonce du Premier ministre japonais vient donc renforcer encore cette situation absurde.

    &__utmv=-&__utmk=57950634

    Ni les exploitants de centrales nucléaires, ni les fournisseurs d’équipements clés, ne sont concernés par les coûts engendrés … par eux !

    Parmi les mesures prévues, le gouvernement annonce la construction d’un mur de glace souterrain d’1,4 km de long autour des réacteurs. Une technique totalement expérimentale, sans précédent… et très onéreuse. Malgré les milliards investis, cette hypothèse de mur n’est évidemment pas assez pour répondre totalement à l’urgence. Le plan d’action a été décidé lors d’une discussion à huis-clos, à partir des seules informations données par TEPCO. En outre, les événements émergents les plus récents, tel que les fuites des réservoirs d’eau au sol, n’ont pas encore été traités.

    Le gouvernement japonais fait cette annonce la semaine même où doit intervenir la désignation à Buenos Aires de la ville qui organisera les Jeux olympiques d’été de 2020. Il est à craindre que ce plan d’intervention n’est rien de plus qu’un contre-feu de communication, pour minimiser la situation réelle de Fukushima Daiichi, afin de ne pas gâcher les chances de Tokyo à sa candidature pour les jeux olympiques de 2020.

    Des jeux olympiques pour “oublier” Fukushima ?

    Tokyo est situé à 230 kilomètres de Fukushima. La candidature de la capitale japonaise est intervenue en Juillet 2011, quelques semaines après le séisme et le tsunami, alors que la catastrophe nucléaire avait déjà démarrée.

    Mais les jeux olympiques n’arrêteront pas les fuites d’eau radioactives, ni la fusion des cœurs des réacteurs.
    Au total, la compagnie doit déjà faire face à quelque 400 000 tonnes d’eau polluée enfouie dans le sous-sol ou stockée dans des réservoirs, un volume qui augmente chaque jour de 400 tonnes, sans compter les 300 tonnes environ qui filent quotidiennement en mer. Après des bassins de rétention qui ne sont pas étanches, Tepco a découvert un réservoir cylindrique de 1 000 tonnes au tiers vidé, une fuite encore inexpliquée mais déjà qualifiée de “grave” par l’autorité nucléaire.

    Le plan d’action annoncé, constitué de mesures patchworks isolées, indiquent que TEPCO et le gouvernement mettent la priorité sur les Jeux olympiques et le redémarrage du nucléaire, plutôt que d’empêcher les fuites d’eau contaminées de se poursuivre. Les Jeux Olympiques passent avant les populations évacuée et déplacées, avant les pêcheurs (voir le reportage de France 24 sur la situation des pêcheurs ), avant l’environnement.

    Le gouvernement japonais est dans le déni de la réalité.

    Aujourd’hui, le seul réacteur nucléaire en fonctionnement est le réacteur n°4 de la centrale d’Ohi. L’énergie nucléaire est, de fait, déjà inopérante. La sortie du nucléaire a déjà eu lieu. Et le gouvernement japonais doit ouvrir les yeux et l’accompagner ! Les autorités japonaises doivent impérativement élaborer une politique claire, entièrement portée sur la gestion de l’eau radioactive à Fukushima, avec un plan de long terme accompagnant une sortie du nucléaire.

    Greenpeace continue de demander au Japon de faire appel à l’expertise internationale afin de trouver des solutions. Et nous ne sommes plus les seuls à porter cette demande :

    “Il est indispensable de coopérer avec des organismes et des experts étrangers”

    c’est ce qu’a déclaré aujourd’hui Takuya Hattori, ex-directeur du site nucléaire Fukushima-Daiichi et actuel président du Forum des industriels japonais de l’énergie atomique.